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Contre le cléricalisme, donner des responsabilités aux laïcs

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Contre le cléricalisme, donner des responsabilités aux laïcs

Service religion , le 29/08/2018 à 17h47

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La révélation de terribles abus sexuels dans l’Église américaine, et précédemment au Chili et Australie, a conduit, le pape François à adresser, le 20 août, une lettre à l’ensemble des 1,3 milliard de catholiques du monde entier.

Il y désigne le cléricalisme comme le terreau des abus de toute sorte dans l’Église et invite chaque catholique à interroger ses pratiques, sans préjuger des conclusions de cet examen de conscience.

 

 

Des laïcs durant le pré-synode des jeunes le 22 mars 2018, dans la salle de presse du Vatican. / Fabio PIGNATA/CPP/CIRIC

Dans cette lutte contre le cléricalisme, les laïcs ont une place à prendre : aussi bien symboliquement, qu’en accédant à de hautes responsabilités. Mgr Jérôme Beau, évêque nommé de Bourges et président de la Commission épiscopale pour les ministres ordonnés et les laïcs en mission ecclésiale (Cemoleme) confirme qu’il va falloir rapidement se poser la question de « ce qui constitue la vocation du laïc ».

Au sein même du Vatican, le pape François aimerait voir des laïcs à la tête d’organismes ayant du poids dans les orientations de l’Église. Dans une interview accordée au magazine Intercom, le cardinal Kevin Farrell, préfet du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, explique que le pape lui aurait fait part de « sa lassitude de voir toutes les congrégations prendre le premier rôle pour absolument tout ». Ces congrégations étant toutes dirigées par des prêtres ou des évêques. Et le cardinal Farrell d’ajouter que « les personnes les plus importantes dans l’Église, ne sont pas les prêtres, ni les évêques, mais les laïcs ».

Des laïcs pas assez qualifiés pour occuper des « places décisives »

Encore faudrait-il que ces vœux se traduisent dans la gouvernance de l’Église. Un laïc en mission ecclésiale dans le diocèse de Paris depuis plus de huit ans, confie « qu’il n’a pas vu tellement les laïcs prendre des places décisives » dans son diocèse où « les prêtres ne font pas encore défaut ». Selon lui, cela est « en partie dû à la fois à un manque de formation notamment pour les acteurs pastoraux, lacune parfois présupposée par certains prêtres qui pensent que les laïcs n’ont pas les qualifications requises comparées aux leurs ». D’autant qu’un effort manifeste de formation a été mené dans les diocèses français.

Ce travers est logique selon Anne Soupa, présidente de la Conférence catholique des baptisé-e-s francophones (CCBF). « Depuis le XIe siècle, le prêtre assure, de par sa différence de nature, les trois charges de gouvernement, de sanctification et d’enseignement, explique-t-elle. Il faut que cela change. »

Dix pistes pour sortir du cléricalisme

Pour cela, la CCBF a écrit une lettre ouverte aux évêques de France, exhortant à la tenue d’assise de la gouvernance de l’Église pour poser la question « d’une co-gouvernance de l’ensemble des baptisés » des institutions ecclésiales.

Service religion

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