Vatican - L'Église a besoin de meilleurs évêques, pas de plus d'évêques - LCI 20/09/2019
Tandis que les vocations sacerdotales continuent à diminuer, le nombre d'évêques augmente régulièrement. Mais qu'en est-il de leur qualité ?
Robert Mickens, Rome
Cité du Vatican
20 septembre 2019
Quelle que soit la façon dont on manipule les statistiques pour tenter d'offrir une image plus claire, la dure réalité est que l'Église catholique continue de faire face à une pénurie aiguë et croissante de prêtres ordonnés.
L'Afrique et l'Asie sont les seuls continents où leur nombre augmente, mais pas au rythme de la croissance de ces Églises dans leur ensemble. Il s'agit d'un problème grave que les évêques du monde entier, même dans le strict respect des directives de Rome, n'ont pas traité comme il se doit.
Les origines de l'actuelle pénurie de vocations, qui est maintenant bien au-delà d’une crise ponctuelle, remontent au début ou au milieu du XXe siècle.
C'est pourquoi certains évêques et théologiens qui ont assisté au Concile Vatican II (1962-65) étaient désireux de discuter de la possibilité d'ordonner des hommes mûrs de vertu avérée (viri probati) comme un moyen possible d'arrêter l'hémorragie.
Vatican II, Paul VI et la première période post conciliaire
Cependant, Paul VI a interdit que le sujet soit intégré aux délibérations du Concile.
Plus tard, il publia des décrets pontificaux qui réaffirmeront la discipline obligatoire du célibat. Et lorsqu'un mouvement poussant pour ordonner des femmes prêtres est né, il a ajouté d'autres décrets expliquant pourquoi l'Église catholique était liée par Jésus-Christ à n’ordonner que des hommes.
Nombreux sont les catholiques - y compris certains évêques et de nombreux prêtres – qui ne sont pas d'accord avec les décisions du Pape Paul. Ils ont continué à le pousser sur les questions entourant l'ordination, mais sans succès. Cependant Paul n'a pris que peu ou pas de mesures pour discipliner ces dissidents.
Au lieu de cela, il leur a permis, ainsi qu’à ceux qui réclamaient d'autres réformes de l'Église, de "se défouler", c’est ce qu’il espérait simplement.
Pour beaucoup, cette première période après Vatican II a été une phase de riche créativité, dans un mouvement de balancier qui se dirigeait naturellement vers un équilibre.
Mais beaucoup d'autres l'ont vécue comme une période de confusion où de nombreuses règles et traditions de l'Église étaient apparemment abandonnées au profit de nouveautés peu orthodoxes.
C'était l'état de l'Église lorsque le Pape Paul mourut en août 1978.
Jean-Paul II sévit contre la dissidence
Son pontificat de 15 ans a été suivi par le règne éphémère de 33 jours du dernier pape italien, Jean-Paul Ier. Les cardinaux ont ensuite élu Karol Wojtyla évêque de Rome, un Polonais de 58 ans qui a pris le nom de Jean-Paul II.
Il est vite devenu évident que l'un de ses principaux objectifs était de mettre fin à toutes les dissidences permises par le pape Paul.
Le nouveau pape s'est empressé d'imposer une discipline et une uniformité strictes en ce qui concerne la pratique et les enseignements de l'Église. L'autorité a été davantage centralisée à Rome. Les dissidents ont été suspendus ou démis de leurs fonctions. Beaucoup ont été réduits au silence et certains ont même été excommuniés.
Le seul remède de Jean-Paul II à la crise des vocations religieuses (le nombre de moniales, de religieuses et de frères religieux était aussi en chute libre) était d'encourager les jeunes et de prier Dieu.
Il refusa de parler de l'ordination des viri probati et publia ce qu'il avait pensait être pour l'éternité le jugement définitif contre l'ordination des femmes.
Benoît XVI et la nomination des évêques idéologiques
Joseph Ratzinger, qui fut l'exécuteur doctrinal pendant la plus grande partie du règne de Jean-Paul II, qui dura près de 27 ans, fut alors élu pape et prit le nom de Benoît XVI.
Son pontificat a marqué un resserrement encore plus fort de la discipline théologique en mettant l'accent sur la restauration de fondements de l'Église que Vatican II avait réformés, en particulier dans le domaine de la liturgie et des sacrements.
Benoît XVI a encore renforcé les mesures disciplinaires et la vision de l'Église qu'il avait aidé Jean-Paul II à mettre en place au cours des décennies précédentes. L'un des moyens les plus efficaces de le faire fut la nomination d'évêques et la création de cardinaux.
Alors que le nombre de prêtres se réduit (la diminution est accélérée par le grand nombre de prêtres âgés dans la plupart des régions du monde), le nombre d'évêques est en constante augmentation.
Il y avait 4 472 évêques en 2002, selon l'Annuaire Pontifical du Vatican de la même année. De ce nombre, 2 511 étaient « ordinaires » (responsables de diocèses), tandis que 1 071 étaient des « titulaires » (soit des auxiliaires diocésains, soit des fonctionnaires du Vatican). Les autres étaient à la retraite.
En 2013, lorsque François devint pape, le nombre d'évêques était passé à 4 938.
L'Annuaire Pontificio 2019 (un livre rouge qui ressemble à une brique) énumère 5 153 évêques dans le monde : 2 604 ordinaires, 1 107 évêques titulaires et 1 442 retraités.
Le « test décisif » de Jean-Paul II et les « non-négociables » de Benoît XVI
Jean-Paul II avait imposé un « test décisif » à ceux qui allaient être nommés évêques, à savoir qu'ils devaient soutenir pleinement Humanae vitae, l'encyclique controversée de 1968 qui interdisait aux catholiques d'utiliser la contraception artificielle, qu’il leur était interdit d'être en faveur des prêtres mariés ou de l'ordination des femmes et qu’ils devaient être fermement opposés à l'avortement.
Benoît a renforcé les exigences pour être un candidat acceptable à l'épiscopat. Les futurs évêques devaient aussi être prêts à adopter et à appliquer une liste de « règles morales non négociables ».
Ils ont dû ainsi s'opposer avec inflexibilité, sans compromis ni nuance, à l'avortement, à l'euthanasie, à la recherche sur les cellules souches embryonnaires, au clonage humain et au mariage homosexuel. On s'attendait à ce qu'ils remettent publiquement dans le droit chemin les catholiques - en particulier les fonctionnaires et les politiciens - qui ne s'opposaient pas à règles ou les discutaient. La majorité des évêques choisis par Benoît XVI s’est révélée idéologiquement conservatrice sur la plupart des questions sociales et politiques et rigidement légaliste et traditionaliste sur les questions ecclésiales.
C'est difficile à quantifier, mais il semblerait que la plupart des hommes nommés par Benoît XVI à des postes importants - cardinaux, évêques diocésains ou chefs des principaux départements de la Curie romaine - forme l'épine dorsale de l'opposition épiscopale au pape actuel.
Soyons clairs. Le pape François n'a pas dévié ni changé les enseignements de l’Eglise sur aucun de ces sujets brûlants. Mais il a apporté une approche plus nuancée et plus sensée à la manière dont elle doit les proposer au monde d'aujourd'hui.
Il a également permis des discussions ouvertes et a favorisé un dialogue sincère sans sacrifier les principes éthiques et moraux fondamentaux du christianisme.
L'un des problèmes est la possibilité d'autoriser les prêtres mariés, tout en maintenant la discipline du célibat comme la norme. Mais tous les hommes que Jean-Paul II a introduits dans les rangs épiscopaux - et encore moins ceux qui ont été nommés par Benoît XVI - ne partagent pas l'approche du Pape François sur cette question et sur bien d'autres.
Le Pape François et la nécessité de nouveaux évêques
Évidemment, les papes peuvent chercher à s'assurer que leurs actions seront poursuivies après leur mort ou leur démission en créant des cardinaux qui éliront - et seront candidats pour devenir - son successeur.
Clairement c’est ce que François fait. Après le consistoire du 5 octobre, 10 autres cardinaux électeurs recevront le chapeau rouge ; il aura ainsi créé 52 % des électeurs.
C’est une refonte réussie du Collège des Cardinaux en seulement six ans et demie. Mais il n'est pas du tout évident que François ait été pour l’instant capable de remodeler le collège épiscopal, en ces temps probablement plus important que celui des cardinaux.
Après tout, c'est au niveau local que les réformes de l'Église doivent s'enraciner et que les attitudes doivent changer pour qu’elles durent.
La composition actuelle de la hiérarchie aux États-Unis démontre - aussi bien, sinon mieux que dans d'autres pays - l'importance cruciale des nominations épiscopales.
Il y a 32 archevêchés métropolitains de rite latin aux États-Unis. Benoît XVI a nommé 18 des archevêques qui occupent actuellement ces postes, soit plus de la moitié.
François n'a nommé que 9 des métropolitains actuels, bien que son premier choix (l'archevêque Michael Jackles de Dubuque) fût déjà préparé sous le pontificat précédent.
Il y a encore trois hommes - les cardinaux Sean O'Malley (Boston), Daniel DiNardo (Galveston-Houston) et l'archevêque John Naumann (Kansas City au Kansas) - qui ont été promus par Jean-Paul II.
L'occasion pour le pape de remodeler la hiérarchie
Actuellement, les archidiocèses d'Atlanta et d'Anchorage (Alaska) n'ont pas d’évêque ordinaire. St Louis (Robert Carlson) et Boston (Sean O'Malley) ont atteint 75 ans l'âge de la retraite. Charles Chaput, archevêque de Philadelphie, aura 75 ans le 26 septembre.
Sean O'Malley est un conseiller pontifical clé et François lui a demandé de rester pour le moment. Mais le pape de 82 ans devrait agir rapidement pour combler les deux postes vacants et trouver de nouveaux archevêques pour Saint-Louis et Philadelphie. Une fois qu'il l'aura fait, il n'aura nommé que 13 archevêques métropolitains.
Mais il y a cinq autres diocèses américains qui sont actuellement sans évêque et huit autres où le responsable actuel est âgé de 75 ans ou plus. Ces opportunités offrent au pape une occasion en or de nommer des chefs spirituels locaux qui soutiennent pleinement sa vision d'une Église réformée et évangélisatrice.
Cependant, François a été lent avec ses nominations épiscopales et pas seulement pour les États-Unis. C'est peut-être parce que le vivier de candidats qualifiés est limité. Cela peut aussi être dû au fait que certains prêtres refusent la nomination, peut-être plus qu'on ne peut l'imaginer.
En cette ère de crise des abus sexuels du clergé, il est compréhensible qu'un prêtre refuse l'opportunité et le fardeau d'être évêque.
Le pape doit trouver des chefs épiscopaux appropriés. L'avancement de sa vision d'une Église synodale, décentralisée, radicalement évangélique, pauvre, miséricordieuse et accueillante, dépendra largement des évêques qu'il mettra en place.
The Church needs better, not more, bishops
While priestly vocations continue to drop, the number of bishops steadily rises. But what about the quality?
Robert Mickens, Rome
Vatican City
September 20, 2019
No matter how one fiddles the statistics in attempts to offer a brighter picture, the hard reality is that Catholic Church continues to experience an acute and burgeoning shortage of ordained priests.
Africa and Asia are the only continents where the numbers are increasing, but not nearly at the pace of the Church's growth in overall membership. This is a serious problem that the world's bishops, in strict obedience to the directives from Rome, have not properly addressed.
The origins of the current "vocations shortage," which is now well beyond the crisis point, can be traced to the early or middle part of the 20th century.
That is why some bishops and theologians who attended the Second Vatican Council (1962-65) were eager to discuss the possibility of ordaining mature men of proven virtue (viri probati) as one possible way of stopping the hemorrhaging.
Vatican II, Paul VI and the early post-conciliar period
However, Paul VI forbade the topic from being added to the council's deliberations.
Later he would issue papal decrees that reaffirmed the mandatory discipline of celibacy. And when a fledgling movement pushing for women priests got underway, he published further decrees stating reasons why the Catholic Church was bound by Jesus Christ to ordain men only.
Not a few Catholics – including some bishops, as well as many priests and laypeople – dissented from Pope Paul's rulings.
They continued to push him on the issues surrounding ordination, but without success. Paul took little or no action to discipline these dissenters.
Instead, he allowed them and others who were calling for further Church reforms to (he hoped was) merely "blow off steam."
Many saw this early period after Vatican II as a phase of rich creativity, a sort of initial pendulum swing that was moving naturally towards equilibrium.
But others, probably in similar numbers, experienced it as a time of confusion when many Church customs and traditions were seemingly being jettisoned for unorthodox novelties.
That was the state of the Church when Pope Paul died in August 1978.
John Paul II cracks down on dissent
His 15-year pontificate was followed by the short-lived, 33-day reign of the last Italian pope, John Paul I. And then the cardinals elected Karol Wojtyla as Bishop of Rome, a 58-year-old Pole who took the name John Paul II.
It soon became clear that one of his primary objectives was to put an end to any and all dissent that had been allowed to breathe under Pope Paul.
The "new" pope moved quickly to enforce strict discipline and uniformity regarding Church practice and Vatican teachings. Authority was further centralized in Rome. And dissenters were suspended or removed from office. Many were silenced and a few were even excommunicated.
John Paul's only remedy for the religious vocations crisis (the number of nuns, religious sisters and religious brothers was also plummeting) was to encourage the young and pray to God.
He refused to entertain any talk of ordaining the viri probati and he issued what he intended to be – for all eternity – the definitive ruling against the ordination of women.
Benedict XVI and the appointment of ideological bishops
Joseph Ratzinger, who was the doctrinal enforcer during most of John Paul II's nearly 27-year-long reign, was then elected pope and took the name Benedict XVI.
His pontificate marked an even further tightening of theological discipline with an emphasis on restoring features of the Church that Vatican II had reformed, especially in the field of liturgy and the sacraments.
And Benedict further reinforced the disciplinary measures and a vision of the Church he had helped John Paul establish in the previous decades. One of the ways he did so most effectively was through the appointment of bishops and the creation of cardinals.
While the number of priests is declining (also because of a lopsided proportion of elderly clergymen in most parts of the world), the number of bishops around the globe is steadily on the rise.
There were 4,472 bishops in 2002, according to that year's Annuario Pontificio (the Vatican's annual directory). Of that number 2,511 were ordinaries (or heads) of dioceses, while 1,071 were titular bishops (either diocesan auxiliaries or Vatican officials). The rest were retired.
In 2013 when Francis became pope the number of bishops had increased to 4,938.
The 2019 Annuario Pontificio (a red, brick-like book) lists 5,153 bishops worldwide – 2,604 ordinaries and 1,107 titular bishops; the remaining 1,442 retirees.
John Paul's 'litmus test' and Benedict's 'non-negotiables'
John Paul II had imposed a litmus test on those who would be named bishops – namely, they had to be fully supportive of Humanae vitae, the controversial 1968 encyclical that forbade Catholics from using artificial contraception; they were forbidden to be in favor of married priests or women's ordination; and they had to be staunchly opposed to abortion.
Benedict bolstered the requirements to be an acceptable candidate for the episcopacy. Future bishops also had to be willing to embrace and enforce a list of "non negotiable moral issues."
They had to inflexibly oppose – without compromise or nuance – abortion, euthanasia, embryonic stem-cell research, human cloning and same-sex marriage. And they were expected to publicly challenge and discipline Catholics – especially public officials and politicians – who did not join in opposition to or who offered any accommodation on these non-negotiables.
The majority of bishops chosen by Benedict have proven to be ideologically conservative on most social and political issues and rigidly legalistic-traditionalist on Church issues.
It is hard to quantify, but it would seem that most of the men Benedict appointed to major posts – as cardinals, archbishops-metropolitan or heads of key Roman Curia departments – form the backbone of the episcopal opposition to the current pope.
Let us be clear. Pope Francis has not deviated from or changed the teachings on any of the hot button issues. But he has brought a more nuanced and sensible approach to how the Church proposes them to people of our day.
He has also allowed for open discussion and welcomed sincere dialogue without sacrificing Christianity's core ethical and moral principles.
One of the issues is the possibility of allowing for married priests, while also maintaining the discipline of celibacy as the norm.
But not all (perhaps not many) of the men whom John Paul II put into the episcopal ranks – and, even more so, not many who were appointed by Benedict XVI – share Pope Francis' approach on this or many other issues.
Pope Francis and the need for new bishops
Obviously, popes can help ensure that their projects and priorities are continued after their death or resignation by creating cardinals who will elect – and be candidates to become – his successor.
Francis, without apology, is doing just that. After the consistory on Oct. 5, when 10 more cardinal-electors are to receive the red hat, he will have a created 52% of the voters.
This has been a successful re-shaping of the College of Cardinals in just six-and-a-half years. But it is not at all evident that Francis has been able to refashion the probably even more important episcopal college around the world during this same time period.
After all, it is at the local level where Church reforms must take root, and attitudes must be changed, if such reforms are to last.
The current make-up of hierarchy in the United States demonstrates – perhaps as well, if not better, than other countries – the crucial importance of episcopal appointments.
There are 32 Latin rite metropolitan archdioceses in the States. Benedict XVI appointed 18 of the archbishops who currently hold those spots — that's more than half the total.
Francis has named only nine (9) of these current metropolitans, though his first pick (Archbishop Michael Jackles of Dubuque) was already an appointment prepared in the previous pontificate.
There are still three men – Cardinals Sean O'Malley (Boston) and Daniel DiNardo (Galveston-Houston) and Archbishop John Naumann (Kansas City in Kansas) – who were promoted to their posts by John Paul II.
The pope's opportunity to re-shape the hierarchy
Currently the archdioceses of Atlanta and Anchorage (Alaska) have no ordinary. The archbishops in St. Louis (Robert Carlson) and Boston (Cardinal O'Malley) have reached the retirement age of 75. And Archbishop Charles Chaput of Philadelphia will turn 75 in a few days (Sept. 26).
O'Malley is a key papal advisor and Francis has asked him stay on for now. But the 82-year-old pope should move wisely and quickly to fill the two vacancies and also find new archbishops for St. Louis and Philadelphia. Once he does so, he will still have appointed only 13 archbishops metropolitan.
But there are five other US dioceses that are presently without a bishop and eight other places where the current head is 75 or older. These openings provide the pope with a golden opportunity to appoint local spiritual leaders who are fully supportive of his vision for a reformed, evangelizing Church.
However, Francis has been slow with his episcopal appointments – and not just for the United States. Perhaps that is because the pool of qualified candidates is shallow. It may also be due to the fact that some priests decline the appointment, maybe more than one can imagine.
In this era of the still-ongoing clergy sexual abuse crisis, it's understandable that a priest might turn down the opportunity (and the burden) of being a bishop.
But the pope must find suitable episcopal leaders. The furthering of his vision for a synodal, de-centralized and radically evangelical Church that is poor, merciful and welcoming will depend largely on the bishops he puts in place.