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USA - Notes de classe Notre Eglise dans la controverse - 23/02/2019

Alors que l’Eglise catholique continue est dans le scandale, je me trouve dans la position particulière mais intéressante d’enseigner la théologie dans un cours appelé "L’Eglise dans la controverse "

Mary Kate Holman, États-Unis, 23 février 2019

 

Mary Kate Holman est doctorante et enseignante principale en théologie à l’Université Fordham (Université catholique indépendante de New York, rattachée au réseau jésuite). Ses domaines de recherche sont l’ecclésiologie, la théologie féministe et l’histoire de la nouvelle théologie.

 

Alors que l’Eglise catholique continue à faire les grands titres du scandale, je me trouve dans la position particulière mais intéressante d’enseigner la théologie dans un cours de premier cycle appelé  "L’Eglise dans la controverse " à l’Université Fordham.

Nous passons quatre mois à examiner les débats historiques et contemporains, des discussions christologiques du IVe siècle à la crise contemporaine des abus sexuels dans l’Eglise catholique, cette institution qui dit vouloir communiquer la présence de Dieu au monde.

En effet, c’est là que j’ai trouvé Dieu, dans des rencontres assez profondes pour que j’engage ma carrière dans la recherche et l’enseignement de la théologie au sein de la tradition catholique. Les exercices de la spiritualité ignatienne, la lueur des bougies avec le chant et le silence dans la prière de Taizé, les pensées prophétiques et libératrices que mes théologiens préférés tirent des textes sacrés m’y ont conduit.

Mais ces jours-ci, ma relation avec l’Eglise se sent fragile, tendue. Je vois que nos structures ecclésiales et culturelles obscurcissent le mystère de Dieu au lieu de l’éclairer.

Je me sens perdue, furieusement insatisfaite du leadership hiérarchique, des luttes politiques et des tièdes appels, même bien intentionnés, à des réformes qui ne parviennent pas à répondre à la profondeur de notre trouble.

Comment puis-je offrir à mes élèves une perspective sur cette « Eglise en controverse » lorsque ma propre relation avec elle est menacée ?

Je plaisante avec mes collègues que cette classe pourrait être sous-titrée  « Mary Kate s’épanche deux fois par semaine » (Allusion aux frasques médiatiques de Mary Kate, actrice américaine mariée à Olivier Sarkosy, le frère de, ndt). Mais je m’inquiète en privé, toutes plaisanteries mises à part, que ces polémiques déstabilisent mes élèves, qu’ils les reçoivent comme de l‘acharnement contre l’Eglise et qu’elles les amènent à perdre le sens de leur foi.

 

Ma classe est composée de dix-neuf étudiants avec des bureaux disposés en deux demi-cercles concentriques. Un est en maîtrise, deux en licence et les seize autres suivent les cours de base de théologie.

Certains sont des servants d’autel aux messes sur le campus, d’autres ont été élevés catholiques mais ne pratiquent plus, et une poignée appartient à d’autres traditions religieuses, l’Islam, l’hindouisme et le judaïsme. Quelques-uns sont agnostiques.

Au cours des premières semaines du semestre nous nous échauffons avec l’histoire des communautés de l’Eglise primitive, l’institutionnalisation ecclésiale en relation avec l’Empire romain, la Réforme et l’infaillibilité pontificale (apparue en 1870 seulement).

Les étudiants catholiques sont les plus surpris par tout ce matériel intellectuel : ils pensaient très largement que leur institution, monolithique, avait toujours été ce qu’elle est aujourd’hui.

La perspective historique libère notre classe d’une compréhension trop rigide de la tradition, qui est, en vérité, vivante et en mouvement.

J’utilise ces anciennes controverses pour montrer comment nous en sommes arrivés là. Mes élèves peuvent alors réfléchir en utilisant le passé pour imaginer comment l’Eglise pourrait évoluer et comment l’histoire peut nous enseigner.

Un étudiant agnostique élevé par un parent juif décrit un  "sentiment de joie brute " à la lecture de Nostra Aetate, exprimant l’espoir que l’ouverture interconfessionnelle se poursuive.

Plusieurs femmes sont particulièrement concernées par le leadership féminin dans l'Eglise primitive, elles s’appuient sur l’histoire des Eglises domestiques et du diaconat féminin pour construire une argumentation solide en faveur d'une présence accrue des femmes dans la gouvernance ecclésiale.

 

"Qui voulez-vous dire quand vous utilisez le mot Eglise ?"

Cette question est le refrain que j’utilise constamment pour pousser mes étudiants, à la fois à l’écrit et à l’oral.

Quand ils disent "l'Eglise", ils veulent dire la hiérarchie. Je ne pense pas que ce soit une réduction paresseuse. Cela reflète la manière dont la plupart des catholiques et des non-catholiques perçoivent l'Eglise. Seuls les chefs comptent.

"Les laïcs font-ils l’Eglise ? Ceux d'entre vous qui se considèrent catholiques comptent-ils dans l'Eglise?"

Au début, ils pensent que je suis pédante avec cette question, mais finalement ils saisissent mon propos. L’interrogation constante sur ce que nous entendons par "Eglise" est ce cadre dont nous entendons constamment parler dans les controverses que nous étudions.

Je propose les documents magistraux promulgués par les évêques et les papes, mais nous lisons également des textes de théologiens universitaires, des traités de catholiques progressistes, des articles de presse et des témoignages personnels de paroissiens ordinaires.

Cette approche les touche, en particulier mes élèves LGBTQ (Q pour Queer, c’est-à-dire ne se reconnaissant dans aucun genre sexuel, ndt).

Beaucoup d'entre eux avaient supposé qu'ils auraient à choisir entre leur catholicisme et leur sexualité, deux identités incompatibles. Nous avons lu les documents de l'USCCB (Conférence des Evêques des USA) et de la CDF (Christian Dance Fellowship : réseau d’évangélisation par les arts) exposant les enseignements de l'Eglise sur la sexualité. Je vois dans leurs visages et dans leurs réflexions la douleur et la frustration d'être désigné comme "intrinsèquement désordonnés".

Ensuite, nous parcourons le site web de ‘OUT’ (‘OUT’ est le ministère Gays et Lesbiennes de la paroisse St Paul de New York), et lisons l’essai de Deb Word, une militante catholique, mère d’un fils gay, et qui abrite des jeunes LGBTQ sans abri.

Toutes ces voix constituent l'Eglise. Hannah, une étudiante militante engagée dans les programmes de justice sociale dans le Bronx et au Salvador, dit à la fin du cours que tous ces éléments lui ont permis de se sentir plus proche de l'Eglise.

Ce sont les jours où je me sens un peu plus optimiste.

 

Une fois que nous avons commencé à étudier les controverses contemporaines, les conversations en tête à tête deviennent plus personnelles. Les étudiants ayant fréquenté des lycées catholiques s’expriment plus souvent. "On m'a toujours appris que l'Église catholique était parfaite", j'entends souvent cette remarque avec étonnement. "Je n'avais pas réalisé qu'il y avait des controverses ou des désaccords."

Je suis surpris d'apprendre que quelques-uns de mes étudiants ont commencé à assister à la messe sur le campus au cours du semestre.

D’autres partagent leurs expériences de mal-être dans les églises, avec la catéchèse et dans les écoles catholiques. Beaucoup d’étudiants me posent des questions sur ma propre foi : pourquoi j’ai choisi d’étudier la théologie, pourquoi je suis catholique. J’essaie de répondre honnêtement, en étant la plus factuelle possible.

Après avoir lu ‘Ordinatio Sacerdotalis’, la lettre apostolique 1994 de Jean-Paul II qui affirme que l’ordination sacerdotale est réservée définitivement aux hommes, les présentations quotidiennes des étudiants sont devenues électriques.

Un jour je pris le siège d’une étudiante, et Laura monta à l’estrade, sa voix était tremblante de rage contenue. Elle a choisi chaque mot de son exposé pour décrire précisément l’argumentation du texte et pour expliquer sa réaction viscérale. Elle a décrit comment elle s’était sentie responsabilisée et encouragée dans son école (de filles) catholique : "je pensais que je pouvais tout faire ". La lecture de la déclaration officielle contre l’ordination des femmes lui a rappelé un souvenir dans un groupe de jeunes de sa paroisse. Un camarade masculin l’avait plus que taquinée sur la soumission des femmes aux hommes dans l’Eglise. Le responsable du groupe avait tenté de désamorcer la situation, mais en vain. Laura n’était pas retournée à l’Eglise depuis.

Je suis sur le point de pleurer. Mais je respire profondément, je reprends ma place dans la salle de classe, je remercie Laura pour sa présentation courageuse et honnête  et réussis à animer la discussion.

 

Pour nous mettre ensemble au diapason nous regardons le film Spotlight sur la crise des abus sexuels. J’avertis tout le monde à l’avance : c’est lourd. La discussion qui suit est animée, même mes étudiants les plus réservés ont quelque chose à dire.

 « Ces diocèses qui paient pour la retraite des prêtres abuseurs, qui paient des lobbyistes pour s’opposer à l’extension du délai de prescription des abus sexuels ! », David a rassemblé les informations provenant du New York Times. Regards de dégoût dans la classe.

Dans la presse catholique, je vois peu de discussions ouvertes et d’analyse des facteurs complexes de la culture du silence : le célibat obligatoire et ses fréquentes violations, le sacerdoce uniquement masculin et l’enseignement ecclésial condamnant l’homosexualité.

Le cléricalisme évite ces sujets brûlants, tandis que les militants extrémistes focalisent la crise sur un seul de ces facteurs. Je veux que mes élèves aient des visions nuancées et structurées mais je peine à trouver du matériel solide pour asseoir notre analyse.

Je décide de retenir quatre articles du blog de Michael Boyle, un ancien séminariste qui décrit avec précision et franchise sa propre expérience. Mais je mets en garde fermement : les blogs ne sont pas relus par des pairs, et ne sont pas des sources absolument fiables. Cependant ce manque de référence à l’autorité libère les blogueurs pour contester le statu quo d’une manière interdite aux universitaires et aux journalistes.

Je n’ai jamais été aussi nerveuse avant d’entrer en cours, je sens que je vais aborder un tabou ecclésial majeur.

Mes étudiants non-catholiques ne se sentent pas confortables avec tous ces éléments, et ceux qui ont grandi dans la religion catholique semblent mal à l’aise pour discuter du désir et des luttes associées dans la vie des prêtres. Mon étudiant le plus avancé en théologie et qui vient d’une école catholique d’élite, bégaie : « Je n’ai jamais pensé aux prêtres en tant qu’êtres humains ».

C’est la définition la plus concise et précise de  "cléricalisme " que je pourrais imaginer.

 

Lors de notre dernier jour de cours, une calme étudiante protestante m’a envoyé un courriel surprenant.

Apparemment elle ne l’avait pas dit à beaucoup de ses camarades, mais elle a été en cours de RICA (Rite d’Initiation Catholique des Adultes) tout le semestre. Alors qu’elle faisait les premiers pas vers le catholicisme, notre cours l’a exposée au plus profond de la controverse au sein de l’institution.  "Je sais maintenant dans quoi je m’engage" a-t-elle dit.

Les forces qui poussent au silence viennent de la peur que les fidèles abandonnent l’Eglise quand les problèmes viendront au jour. Cette crainte peut venir d’un désir d’autoprotection comme de la volonté de protéger les fidèles.

Mais enseigner l’Eglise au sein des controverses m’a convaincu que le contraire est vrai : la perspective historique, la vision élargie de l’Eglise au-delà de l’institution, l’honnêteté intellectuelle ne peuvent que nous aider à faire progresser l’Évangile. Se rappeler comment notre Eglise a failli dans le passé nous convint que nous pouvons faire mieux.

 

 

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Notes from the classroom

Our church in controversy

Mary Kate Holman, United States

February 23, 2019

Mary Kate Holman is a doctoral candidate and Senior Teaching Fellow in theology at Fordham University. Her research areas include ecclesiology, feminist theology, and the history of the “nouvelle théologie”.

As the Catholic Church continues to appear in scandalous headlines, I find myself in the strange, timely position of teaching an undergraduate theology course called "Church in Controversy" at Fordham University.

We spend four months examining historical and contemporary controversies—from fourth-century christological debates to the contemporary sex-abuse crisis —in the Catholic Church, an institution that claims to communicate God's very presence to the world.

Indeed, it's where I've met God, in encounters profound enough for me to commit my career to researching and teaching theology from within the Catholic tradition: the imaginative exercises of Ignatian spirituality; the candlelight, chant, and silence of Taize prayer; the strands of prophecy and liberation that my favorite theologians draw from sacred texts.

But these days, my relationship to the church feels brittle, strained. I see our ecclesial structures and culture obscuring, rather than illuminating, the mystery of God.

I find myself at a loss, furiously dissatisfied with hierarchical leadership, political in-fighting, and even well-meaning but lukewarm calls for reforms that fail to address the depth of our brokenness.

How can I offer my students perspective on this "church in controversy" when these controversies threaten my own relationship to the church?

I joke with colleagues that this class could be subtitled "Mary Kate Airs Her Emotional Baggage Twice a Week." I privately worry—jokes aside—that honest discussions of these controversies will disillusion my students, feel like church-bashing, cause them to lose interest in faith.

My class is comprised of nineteen students, desks arranged in two concentric semicircles. One theology major, two Catholic Studies minors, sixteen others who are simply fulfilling their theology core requirement.

Some are altar servers for on-campus masses, others were raised Catholic but no longer practice, and a handful belong to other religious traditions—Islam, Hinduism, and Judaism. A few are agnostic.

In the first few weeks of the semester, we warm up with some history: the early church's loosely structured network of communities, ecclesial institutionalization in relationship with the Roman Empire, the Reformation, the articulation of papal infallibility (it wasn't until 1870!).

Catholic students are the most surprised by this material—they'd largely presumed that their monolithic institution has always looked the way it does now.

Historical perspective frees our class from an overly rigid understanding of tradition, which is, in truth, alive and developing.

I assign these early controversies to provide a sense of how we got here, and my students take the discussion a step further—using the precedent of the past to imagine how a future church could evolve, or reclaim enlivening practices from the past.

An agnostic student raised by a Jewish parent describes a "raw feeling of joy" at Nostra aetate, expressing hope for continued interfaith openness.

Several women get particularly fired up over women's leadership in the early church, using the evidence of house churches and female deacons to construct an argument for increased female governance today.

"Who do you mean when you use that word, church?"

This question becomes a refrain that I'm constantly invoking to challenge my students, both in their writing and speaking.

When they say "the church," they mean the hierarchy. I don't think this is a lazy elision. It reflects how most Catholics and non-Catholics alike perceive the church. Only the leaders count.

"Do lay people count as the church? Do those of you who consider yourself Catholic count as part of the church?"

At first they think I'm being pedantic, but eventually it makes a difference. The constant interrogation of what we mean by "church" reframes whose voices we listen to in the controversies we study.

I assign magisterial documents promulgated by bishops and popes—but we also read texts by academic theologians, treatises by dissenting Catholic activists, news articles, and personal testimony from ordinary parishioners.

This strategy makes a palpable difference, particularly among my LGBTQ students.

Many of them had assumed they'd have to choose between their Catholicism and their sexuality, two incompatible identities. We read documents from the USCCB and CDF laying out church teaching on sexuality; I see in their faces and read in their reflections the pain and frustration of being designated "intrinsically disordered."

But then we peruse the website of the Out at St. Paul Ministry, and read an essay by Deb Word, a Catholic activist and mother of a gay son who shelters homeless LGBTQ youth.

All of these voices comprise "the church." Hannah, an activist student involved in social justice programming in the Bronx and El Salvador, announces at the end of class that this material has made her feel more connected to the church.

These are the days when I feel a little more hopeful.

Once we begin studying contemporary controversies, one-on-one office hours conversations turn personal. Students who attended Catholic high schools visit most frequently.

"I was always taught the Catholic Church was perfect," I hear surprisingly often. "I didn't realize there were controversies or disagreements." I'm surprised to learn that a few of my students have started attending mass on campus during the semester.

Others are more emotional, sharing experiences of harm in churches, catechesis, and Catholic schools. Many students ask me about my own faith: why I chose to study theology, why I am Catholic. I try to answer honestly, without turning this into an emotional-baggage-airing episode.

On the day we read Ordinatio sacerdotalis, John Paul II's 1994 apostolic letter articulating "the reservation of priestly ordination to men alone," the daily student presentation is electric. I take a seat in a student desk, and Laura steps up to the podium, voice trembling with articulate rage.

She's chosen each of her words precisely to communicate the text's argument and her visceral reaction to it.

She describes how she used to feel empowered and encouraged at her all-female Catholic high school—"I thought I could do anything." Reading the official pronouncement barring women from ordination reminds her of an experience at a parish youth group.

A male peer teased her by insisting that women are submissive to men in the church. The youth group leader tried to defuse the situation, but couldn't refute the claim. Laura hasn't been back to church since.

I am on the verge of tears. But I take a deep breath, resume my place at the front of the classroom, thank Laura for a courageous and honest presentation, and manage to facilitate a discussion.

We watch the film Spotlight to begin our unit on the sex-abuse crisis. I caution everyone in advance: this material is heavy and dark. The class discussion that follows is animated—even my quietest students have something to say.

"These dioceses... PAY for the retirement of abuser priests, and then... they PAY lobbyists to oppose extending the statute of limitations for sexual abuse accusations?!" David pieces together these two bits of information from different New York Times articles. Looks of disgust spread around the room.

In the Catholic press, I see little frank discussion or analysis of what seem to me the obvious, interlocking factors of cover-up culture: mandatory celibacy and its frequent violations; an all-male priesthood; and ecclesial teaching condemning homosexuality.

Euphemistic critiques of "clericalism" avoid these lightning-rod topics, while polarized ideologues try to blame the entire crisis on just one of these factors. I want my students to have nuanced, well-informed conversations, but I struggle to find reading material to anchor our analysis.

I decide to assign four blog posts by Michael Boyle, a former seminarian who writes carefully and candidly from his own experience.

I give a massive caveat: blogs are not scholarly peer-reviewed journals or mainstream news sources. But that lack of deference to entrenched authority also frees bloggers to challenge the status quo in ways that academics and journalists cannot.

I've never been so nervous to walk into my classroom—I feel like I'm about to broach a significant ecclesial taboo.

My non-Catholic students are unfazed by the material, but those raised Catholic appear uncomfortable discussing desire and struggle in the lives of priests. My highest-achieving student—a theology major who attended an elite Catholic prep school—stammers, "I have never before thought of priests...as human beings."

And there it is: the most concise and profound definition of "clericalism" I could imagine.

On our last day of class, a quiet student who was raised Protestant sends me a surprising email.

Apparently she hasn't told many people, but she's been in RCIA classes all semester. While taking the first steps toward becoming Catholic, our course has exposed her to the depths of controversy within the institution. "I know what I am getting myself into," she says.

The impulse toward cover-up is driven by fear: that Catholics will abandon the church when its problems come to light. Sometimes this fear comes from self-preservation, sometimes out of a desire to protect the faithful.

But teaching Church in Controversy has convinced me that the opposite is true: that historical perspective, an expansive definition of the church, and sheer honesty can only help us to advance the Gospel. Reckoning with the ways our church falls short carves out space for the possibility that we might do better.

 

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Date de dernière mise à jour : 21/06/2019