Une Curie romaine réformée et de nouveaux cardinaux
Aussi étrange que cela puisse paraître, il se dit que la nouvelle constitution[1] est signée et que les alliances[2] ont été commandées
Article de Robert Mickens ( Cité du Vatican )
10 juillet 2020, traduit par jean-Paul
C'est peut-être le projet le plus ambitieux de l'actuel pontificat : tenter de réformer véritablement la mentalité et les structures de la bureaucratie centrale de l'Église catholique - et, jusqu'à l'arrivée de François, centralisatrice - connue sous le nom de Curie romaine.
Un mois exactement après son élection en mars 2013, le pape argentin a créé le "Conseil des cardinaux".
Composé à l'origine de huit puis de neuf hauts dignitaires de l'Église de différentes parties du monde, les membres de ce C-9 ont été chargés d'aider François dans sa gouvernance de l'Église universelle.
Ils ont également reçu l’objectif très précis d'élaborer un plan de réforme de la Curie en révisant la constitution apostolique Pastor Bonus[3], qui régit actuellement cette structure du Vatican.
Un projet de nouvelle constitution a été achevé il y a plus d'un an, mais le pape a voulu donner aux conférences épiscopales nationales, à certains chefs d'ordres religieux et à certains théologiens la possibilité de faire eux aussi des suggestions.
Au début de l'année, il a été question que le document final soit publié à l'occasion de la fête de la chaire de Saint-Pierre en février ou, au plus tard, à l'occasion de la fête des saints Pierre et Paul à la fin du mois de juin.
Praedicate Evangelium a déjà été signé
Mais la pandémie a frappé et le C-9, désormais réduit à seulement six membres, a annulé ses trois dernières réunions.
Le projet est-il donc suspendu ? Pas selon une source au Vatican qui prétend que la nouvelle constitution, Praedicate Evangelium, est prête et que le pape François l'a déjà signée. Il semble que le texte soit actuellement en cours de traduction dans les principales langues et qu’une fois terminée, il soit officiellement publié. Naturellement, ce serait extrêmement inhabituel. Le milieu de l'été romain n'est généralement pas le moment de lancer les grands documents du Vatican. Mais ce n'est pas un pontificat ordinaire.
Quelle que soit la date à laquelle le nouveau texte sera dévoilé, les conséquences seront multiples et probablement historiques. L'une des premières et des plus visibles sera un bouleversement massif du personnel. Il faudra des mois, voire des années, pour mettre en œuvre les changements que la nouvelle constitution imposera et François devra trouver les personnes en qui il peut avoir confiance et qui sont sur la même ligne que lui pour en superviser la mise en œuvre.
Des têtes vont tomber
La Curie romaine réformée aura besoin d'une nouvelle direction, car plus de deux douzaines de cardinaux basés à Rome seront mis en retraite.
Le pape François va nommer un nouveau préfet à la Congrégation pour les évêques en remplacement du cardinal Marc Ouellet. Le protégé de Ratzinger, âgé de 76 ans, a occupé ce poste extrêmement important au cours des dix dernières années. L'une des conséquences de la retraite du canadien français est qu'elle réduira considérablement le poids de sa candidature lors du prochain conclave. Dans l'ère post-Vatican II, lorsqu'il est devenu normal que les évêques prennent leur retraite à l'âge de 75 ans ou peu après, tous les hommes qui ont été élus pape étaient encore en fonction au moment du conclave.
François remplacera également le cardinal guinéen Robert Sarah, 75 ans, qui a dépassé son mandat de cinq ans à la tête de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Jean-Paul II a fait venir à Rome en 2001 le cardinal Sarah, alors peu connu, pour en faire le numéro 2 (archevêque-secrétaire) de Propaganda Fide[4]. Une fois que Benoît XVI l'a promu et lui a donné le chapeau rouge en 2010, le cardinal est devenu une des principales figures traditionalistes et conservatrices du Vatican.
Le cardinal Leonardo Sandri, un Argentin de 76 ans qui a passé toute sa carrière ecclésiastique au service du Saint-Siège, sera remplacé à la Congrégation pour les Églises orientales. Personnalité clé du pontificat de Jean-Paul II, il occupe son poste actuel depuis 2007. Mais Sandri restera à Rome puisqu'il a été récemment élu vice-doyen du Collège des cardinaux.
La Congrégation pour l'éducation catholique va également se doter d'un nouveau préfet. L'actuel titulaire du poste, le cardinal italien Giuseppe Versaldi, a déjà terminé son quinquennat et aura 77 ans à la fin de ce mois. Après avoir passé cinq ans comme évêque diocésain dans le nord de l'Italie, il est venu au Vatican en 2011 pendant le pontificat de Benoît XVI.
Le pape François devra également remplacer le cardinal Beniamino Stella, qui a été préfet de la Congrégation pour le clergé depuis le début du pontificat. Originaire de la région italienne de la Vénétie, ce diplomate romain de longue date, qui a une grande expérience de l'Amérique latine, aura 79 ans en août. Le deuxième fonctionnaire du bureau du cardinal Stella, l'archevêque Joël Mercier, sera probablement remplacé. Le Français a eu 75 ans au début de l'année, quelques jours seulement avant de terminer son mandat de cinq ans comme secrétaire de la congrégation.
Le pape devrait également accepter la démission du secrétaire de la Congrégation pour la cause des Saints. L'archevêque Marcello Bartolucci occupe ce poste depuis un peu plus de dix ans et ce natif d'Assise a récemment atteint l'âge de 76 ans. Il y avait des rumeurs selon lesquelles François allait pourvoir le poste de numéro 2 avec l'archevêque Georg Gänswein, le secrétaire personnel et le colocataire de Benoît XVI. Mais c'était avant que le pape ne relève le prélat allemand, qui aura 64 ans le 30 juillet, de ses fonctions quotidiennes de préfet de la maison papale ; décision ayant à voir avec le rôle de Gänswein dans la coécriture par Benoît XVI d'un livre controversé contre les prêtres mariés avec le cardinal Sarah.
Le pape François devra également trouver une nouvelle direction pour l'état de la Cité du Vatican. Le gouverneur actuel est le cardinal Giuseppe Bertello, un diplomate de carrière qui occupe ce poste depuis 2011 et qui est à trois mois à peine de son 78e anniversaire. Le secrétaire général (depuis 2013) est l'archevêque Fernando Vérgez Alzaga, un Espagnol de 75 ans et légionnaire du Christ. Bertello et Vérgez seront tous deux remplacés.
Le cardinal Mauro Piacenza, l'un des plus anciens et des plus fidèles alliés de Benoît XVI au Vatican, sera également relevé de ses fonctions. Prêtre de Gênes dans le moule du défunt cardinal conservateur Giuseppe Siri, Piacenza est actuellement à la tête de la Pénitencerie Apostolique[5]. François l’a mis en place peu après être devenu pape en 2013, enlevant à l'Italien son poste de préfet de la Congrégation pour le clergé, juste trois ans après un mandat de cinq ans.
Parmi les autres hauts fonctionnaires âgés de 75 ans ou plus, qui seront remplacés ou simplement mis à la retraite une fois que la nouvelle constitution sur la Curie romaine sera publiée, on trouve le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture. Ce populaire spécialiste italien des Écritures, qui a quitté Milan en 2007 pour occuper ce poste au Vatican, aura 77 ans en octobre.
Le cardinal Angelo Comastri, un Italien devenu archiprêtre de la basilique Saint-Pierre quelques mois seulement avant la mort de Jean-Paul II en 2005, aura 76 ans en septembre.
L'évêque Brian Farrell, qui a accompli un travail remarquable depuis 2002 en tant que secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, a déjà 76 ans. Si François envisage de réorganiser totalement la Curie romaine, il est probable qu'il acceptera la démission du Légionnaire du Christ.
Alors que le président de ce conseil pontifical, le cardinal Kurt Koch, n'a que 70 ans, le prélat suisse alémanique occupe cette fonction depuis 2010. Il faut s'attendre à ce qu'il soit déplacé ou à ce qu'il prenne une retraite anticipée.
Il y a quelques autres cardinaux qui ont déjà atteint l'âge de la retraite et dont l'avenir n'est pas certain.
Le cardinal Stanislaw Rylko, archiprêtre de la basilique papale Sainte-Marie-Majeure, vient d'avoir 75 ans le 4 juillet dernier. Prêtre de Cracovie, il a été amené au Vatican en 1987 par l'homme qui l'a ordonné prêtre, Jean-Paul II. Faisant partie de la "mafia polonaise", Rylko a passé toute sa carrière romaine au sein du défunt Conseil pontifical pour les laïcs, dont il a finalement été président de 2003 à 2016. C'est le bureau chargé d'approuver les mouvements ecclésiaux que Jean-Paul II a tant favorisés. Il serait inhabituel que François le retire de son poste largement cérémonial à Sainte-Marie-Majeure, mais - encore une fois - il n'est pas un pape habituel.
L'autre homme en rouge qui a déjà dépassé l'âge de la retraite est le cardinal Luis Ladaria, actuellement préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. Ce jésuite espagnol a eu 76 ans en avril dernier, mais il n'est à la tête du "Saint-Office" que depuis trois ans. François semble lui faire confiance, mais Ladaria est-il l'homme qu'il faut pour mettre en œuvre la réforme que l'office doctrinal va subir ?
Le sort de l'archevêque Rino Fisichella est encore inconnu. Ce théologien italien de 69 ans est président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation depuis 2010, date à laquelle Benoît XVI a créé ce bureau. Mais François est en train de le fermer et de transférer sa charge sur la Congrégation pour l'évangélisation des peuples (Propaganda Fide). Mais elle va également être transformée et le pape a récemment fait venir à Rome le cardinal philippin Luis Tagle, 63 ans, pour diriger cette nouvelle structure.
Cinq ou six des huit cardinaux qui composent le Conseil pour l'économie devraient également être remplacés, notamment parce qu'ils ont plus de 75 ans et qu'ils sont déjà à la retraite de leur emploi principal d'évêque diocésain. Parmi eux figurent les cardinaux John Tong Hon, ancien évêque de Hong Kong, qui aura bientôt 81 ans ; Agostino Vallini, 80 ans, ancien vicaire de Rome ; Wilfrid Napier OFM, 79 ans, qui prendra bientôt sa retraite en tant qu'archevêque de Durban ; Norberto Rivera Carrera, 78 ans, ancien archevêque de Mexico ; Juan Luis Cipriani, 76 ans, ancien archevêque de Lima et le cardinal Jean-Pierre Ricard, 75 ans, ancien archevêque de Bordeaux. Le cardinal Daniel DiNardo, 71 ans, de Galveston-Houston, restera probablement au Conseil de l'économie avec son coordinateur de 66 ans, le cardinal Reinhard Marx, 66 ans, de Munich.
Naturellement, le Conseil des cardinaux - l'organe qui a aidé François à élaborer la réforme curiale - devra également être reconstitué. Il est possible que certains ne soient même pas encore cardinaux. Mais ils pourraient recevoir le chapeau rouge plus tôt qu'on ne l'aurait imaginé.
On dit que le Vatican a récemment commandé 15 anneaux pour le prochain consistoire. Là encore, ce serait très inhabituel, surtout à une époque où les fidèles doivent respecter la distanciation physique et porter un masque. Mais aucun canon de l'Église ne dit que les « cérémonies des chapeaux rouges » doivent être les galas qu'elles sont devenues au fil des ans.
Nommer de nouveaux cardinaux dans un cadre plus sobre, à un moment où l'on s'y attend le moins ?
Inhabituel, oui. Mais pas avec le pape François.
A reformed Roman Curia and a new batch of cardinals
Strange as it sounds, there's word the new constitution is signed and the rings have been ordered
July 10, 2020
It is perhaps the most ambitious project of the current pontificate: attempting to truly reform the mentality and structures of the Catholic Church's central – and, up until Francis arrived, centralizing– bureaucracy known as the Roman Curia.
Exactly one month after his election in March 2013, the Argentine pope established the "Council of Cardinals".
Originally made up of eight and then nine senior churchman from different parts of the world, the members of this C-9 were given the task of helping Francis in his governance of the Universal Church.
They were also given the very specific project of drawing up a plan to reform the curia by revising the apostolic constitution Pastor Bonus, which currently regulates this Vatican structure.
A draft of the new constitution was completed over a year ago, but the pope wanted to give national episcopal conferences, select heads of religious orders and certain theologians the opportunity to offer more suggestions.
Early in the year there was talk that the final document would be released on the Feast of the Chair of St Peter in February or, at latest, the Feast of Saints Peter and Paul at the end of June.
Praedicate Evangelium has already been signed
But then the pandemic hit and the remnant of the C-9, now reduced to just six cardinal-members, cancelled its last three meetings.
So is the project on hold? Not according to a source at the Vatican who claimed the new constitution, Praedicate Evangelium, is done and Pope Francis has already signed it.
It appears the text is currently being carefully translated into the major languages. And once that is done, it will be officially published.
Naturally, this would be extremely out of the ordinary. The middle of Roman summer is not usually the time for launching major Vatican documents or important events. But this is not an ordinary pontificate.
No matter when the new text is unveiled, the ramifications will be manifold and likely historic.
One of the first and most visible of these will be a massive personnel shake-up.
It will take months and even years to implement the changes the new constitution mandates and Francis will have to find the people he can trust and who are on the some page as him to oversee the implementation of the constitution.
Heads will roll
The reformed Roman Curia will require new leadership, as more than two-dozen Rome-based cardinals are sent into retirement.
Pope Francis will name a new prefect at the Congregation for Bishops to replace Cardinal Marc Ouellet. The 76-year-old Ratzinger protégé has held this extremely important post the past ten years.
One of the consequences of the French-Canadian's retirement is that it will significantly diminish his candidacy in a future conclave.
In the post-Vatican II era, when it became normal for bishops to retire at or shortly after 75 years of age, all the men who have been elected pope were still in office at the time of the conclave.
Francis will also be replacing Guinean Cardinal Robert Sarah, 75, who has exceeded his five-year term as head of the Congregation for Divine Worship and Discipline of the Sacraments. John Paul II brought the then-rather inconspicuous Sarah to Rome in 2001 to be the No. 2 (archbishop-secretary) at Propaganda Fide.
Once Benedict XVI promoted him and gave him the red hat in 2010, the cardinal has increasingly become one of the Vatican's leading traditionalists and social conservatives.
Cardinal Leonardo Sandri, a 76-year-old Argentine who spent his whole ecclesiastical career in service of the Holy See, will be replaced at the Congregation for Eastern Churches.
A key figure in John Paul II's pontificate, he has been in his current job since 2007. But Sandri will be staying in Rome since he was recently elected vice-dean of the College of Cardinals.
The Congregation for Catholic Education will be getting a new prefect, too.
The present office-holder, Italian Cardinal Giuseppe Versaldi, has already completed his quinquennium and will be 77 at the end of this month. After spending five years as a diocesan bishop in northern Italy, he came to the Vatican in 2011 during Benedict XVI's pontificate.
Pope Francis will also have to replace Cardinal Beniamino Stella, who has been prefect at the Congregation for the Clergy since the beginning of the pontificate.
A native of Italy's Veneto region, the life-long Vatican diplomat with extensive experience in Latin America, turns 79 in August.
The No. 2 official in Cardinal Stella's office, Archbishop Joel Mercier, is also likely to be replaced.
The Frenchman turned 75 at the beginning of the year, just a few days before completing his five-year term as the congregation's secretary.
The pope is expected to accept the resignation of the secretary at Congregation for the Causes of Saints, as well. Archbishop Marcello Bartolucci has been in that job a bit more than ten years. And the Assisi native recently turned 76 years of age.
There had been rumors that Francis was going to fill the No. 2 position at Saints with Archbishop Georg Gänswein, the personal secretary and housemate of Benedict XVI.
But that was before the pope relieved the German prelate, who turns 64 on July 30, from his day-to-day duties as prefect of the Papal Household.
It had something to do with Gänswein's role in Benedict co-authoring a controversial book against married priests with Cardinal Sarah…
Pope Francis will have to find new management for Vatican City State, as well.
The current "governor" is Cardinal Giuseppe Bertello, a career papal diplomat who has been in the post since 2011 and is just three months shy of his 78th birthday.
And the secretary general (since 2013) is Archbishop Fernando Vérgez Alzaga, a 75-year-old Spaniard and Legionary of Christ. Both Bertello and Vérgez will be replaced.
Cardinal Mauro Piacenza, one of Benedict's oldest and staunchest Vatican allies, will be relieved of his duties, as well. A priest from Genoa in the mold of the late conservative Cardinal Giuseppe Siri, Piacenza is currently head of the Apostolic Penitentiary.
Francis put him there soon after becoming pope in 2013, removing the Italian from his post as prefect of the Congregation for Clergy just three years into a five-year term.
Other top officials that are 75 years of age or older, and who are going to be replaced or simply retired once the new constitution on the Roman Curia is published, include Cardinal Gianfranco Ravasi, president of the Pontifical Council for Culture.
The popular Italian scripture scholar, who moved from Milan in 2007 to take up this Vatican post, turns 77 in October.
And Cardinal Angelo Comastri, an Italian who became Archpriest of St. Peter's Basilica just a couple of months before John Paul II's death in 2005, will be 76 in September.
Bishop Brian Farrell, who has done outstanding work since 2002 as secretary at the Pontifical Council for Promoting Christian Unity, is already 76 years old.
If Francis is thinking of totally revamping the Roman Curia, it is likely he will accept the Legionary of Christ's resignation.
And while the president of this pontifical council, Cardinal Kurt Koch, is only 70, the German-speaking Swiss prelate has been in this job since 2010. Look for him to be moved or given early retirement.
There are a couple of other cardinals who have already reached retirement age and whose future is not certain.
Cardinal Stanislaw Rylko, Archpriest of Papal Basilica of St. Mary Major, just turned 75 on July 4. A priest from Krakow, he was brought to the Vatican in 1987 by the man who ordained him presbyter, John Paul II.
As part of the so-called "Polish Mafia", Rylko spent his entire Roman career at the now-defunct Pontifical Council for the Laity, eventually reigning as president from 2003-2016.
That's the office responsible for approving the new ecclesial movements John Paul so favored. It would be unusual for Francis to remove him from his largely ceremonial post at St. Mary Major, but -- again -- he is not your usual pope…
The other man in red who is already beyond retirement age is Cardinal Luis Ladaria, currently prefect of the Congregation for the Doctrine of the Faith.
The Spanish Jesuit turned 76 this past April, but he's been head of the "Holy Office" for only three years. Francis seems to trust him, but does he have enough confidence that Ladaria is the right man to implement the reform that the doctrinal office will be slated to undergo?
The fate of Archbishop Rino Fisichella is still unknown.
The 69-year-old Italian theologian has been president of the Pontifical Council for the New Evangelization since 2010 when Benedict XVI created the office.
But Francis is shutting it down and folding its work into what is currently called the Congregation for the Evangelization of Peoples (Propaganda Fide).
But the congregation is also going to be transformed and the pope has recently brought the 63-year-old Filipino Cardinal Luis Tagle to Rome to head up that new enterprise.
Five or six of the eight cardinals that make up the Council for the Economy are also expected to be replaced, namely because they are over 75 and already retired from their primary jobs as diocesan bishops.
They include Cardinals John Tong Hon, former Bishop of Hong Kong, soon to be 81;
Agostino Vallini, 80, former Vicar of Rome;
Wilfrid Napier OFM, 79, soon to retire as Archbishop of Durban;
Norberto Rivera Carrera, 78, former Archbishop of Mexico City;
Juan Luis Cipriani, 76, former Archbishop of Lima;
and Cardinal Jean-Pierre Ricard,75, former Archbishop of Bordeaux.
Cardinal Daniel DiNardo, 71, of Galveston-Houston, will likely remain on the Council for the Economy with its 66-year-old coordinator, Cardinal Reinhard Marx, 66, of Munich.
And, naturally, the Council of Cardinals – the body that has helped Francis draw up the curial reform – will also have to be replenished.
It's possible that some of them are not even cardinals yet. But that they could be getting the red hat sooner than anyone could have imagined.
The word is that the Vatican recently ordered 15 rings to be made for an upcoming consistory. Again, it would be highly unusual, especially at a time when even churchgoers have to respect social distancing and wear facemasks.
But there is no Church canon that says the red hat ceremonies must be the elaborate galas that they've turned into over the years.
Making new cardinals in a small, more sober setting, at a time one least expects?
Unusual, yes. But not beyond Pope Francis.
[1] Praedicate Evangelium
[2] Les anneaux cardinalices.
[3] Pastor Bonus est la constitution apostolique promulguée par le pape Jean-Paul II le 28 juin 1988.
[4] La Congrégation pour l'évangélisation des peuples est la congrégation de la Curie romaine fondée sous la dénomination de « Sacrée congrégation pour la propagation de la foi » par Grégoire XV en 1622, chargée des œuvres missionnaires de l'Église.
[5] La Pénitencerie apostolique est le premier des trois tribunaux de la Curie romaine.