Un changement radical par rapport à une Église

Un changement radical par rapport à une Église qui emprisonne son enseignement dans des lois inflexibles.

Une initiative menée par des laïcs pour redéfinir le ministère réaffirme qu'une hiérarchie cléricale qui revendique le monopole du jugement est contraire à l'enseignement des Évangiles.

18 août 2021

Par Jon Rosebank

Royaume-Uni

Vers le point culminant du Synode « Racines et Branches » à Bristol dans moins d'un mois, du 5 au 12 septembre, des indications montrent que le "Texte de Bristol" sera à la fois une réflexion profonde et un défi à la position actuelle des évêques.

Le texte comprendra des déclarations brèves et accessibles sur le ministère liturgique, la diversité, la théologie morale et l'autorité, soutenues par des documents qui lui donneront une profondeur historique et théologique.

Quatre équipes internationales d'éminents théologiens, juristes et penseurs, laïcs et religieux, se sont réunies pour examiner les résultats du "chemin de discernement" synodal, qui a duré un an.

Des sources proches suggèrent que le Texte de Bristol proposera un changement radical par rapport à une Eglise qui emprisonne son enseignement dans des lois inflexibles, vers une Eglise qui guide et permet au peuple de Dieu de réfléchir par lui-même.

Plutôt que de maintenir le laïcat dans un état d'enfance spirituelle et morale, le texte préconisera une Église qui éduque et aide tout le peuple de Dieu à grandir en maturité spirituelle, capable de résoudre les questions morales à la lumière de sa propre expérience majeure et priante, suivant l'exemple du Christ.

Très probablement le « Texte de Bristol » encouragera une nouvelle relation entre le clergé et les laïcs. Il réaffirmera le fait théologique que le magistère n'appartient pas à quelques-uns mais à tous, et qu'une hiérarchie cléricale qui revendique le monopole du jugement n'est pas seulement contraire à l'enseignement des Évangiles mais a une origine très récente.

L'importance d'un tel texte est qu'il pourrait être mis en œuvre immédiatement. Il libérerait les paroissiens ordinaires de la soumission craintive aux évêques et au clergé paroissial et soutiendrait l'action et la formation des laïcs.

Par-dessus tout, un tel texte offrira à l'Église une solution à son défi actuel le plus pressant : comment rendre son enseignement utile dans des périodes et des contextes très différents.

Au lieu d'une inflexibilité sclérosée et de la casuistique qui en résulte (qui donne, pour se remarier, une échappatoire à un premier ministre[1] mais pas à un paroissien pratiquant), l'Église aura l'opportunité de guider et de conseiller de manière réfléchie à la lumière de l'amour du Christ.

Des réponses contradictoires

L'Église n'aura plus à interdire les relations amoureuses entre personnes de même sexe dans le pays A simplement parce que cela serait mal compris dans les circonstances entièrement différentes du pays B.

L'époque sera révolue où l'Église se trouve scandaleusement obligée, pour des raisons historiques et récentes, de décréter que c'est un péché plus grave d'ordonner une femme que d'abuser sexuellement d'un enfant.

Des démarches privées relative au synode auprès d'un certain nombre d'évêques anglais et de personnalités du Vatican ont donné lieu à des réponses contradictoires.

D'une part, certains évêques ont exprimé leur soutien privé mais aussi la peur qui les empêche de s'exprimer.

D'autre part, plusieurs évêques ont fait en sorte que les informations sur le synode ne puissent pas atteindre les paroisses. Cela a laissé le clergé paroissial prendre seul des orientations quant à savoir si le synode s'inscrit ou non dans les enseignements de l'Église.

Entre-temps, tous les évêques qui ont répondu à l’invitation au week-end de clôture du Synode ont déclaré qu'ils étaient "en vacances" pendant cette semaine particulière de septembre.

Si le « Texte de Bristol » s'avère aussi radical que les premières indications le suggèrent, les évêques pourraient se dire qu'il aurait été préférable de participer au processus plutôt que d'essayer de le garder à distance.

Cependant, si les évêques, les curés et les théologiens catholiques peuvent être tentés par la censure, les voix des personnalités associées au synode, telles que l'ex-présidente d'Irlande Mary McAleese, Helena Kennedy[2], et l'auteur américain James Carroll, ne seront pas aussi facilement réduites au silence. Elles feront apparaître l’étroitesse de la consultation des laïcs par les évêques.

Jon Rosebank était un prédicateur laïc méthodiste officiel avant de devenir catholique. Pendant un certain nombre d'années, il a écrit des homélies pour le magazine catholique américain Good News. Ancien membre du New College d'Oxford et producteur exécutif de la BBC, son livre Partisan Politics, Looking for Consensus in 18th Century Towns, a récemment été publié par l'University of Exeter Press.

Pour en savoir plus : https://international.la-croix.com/news/religion/a-radical-shift-away-from-a-church-that-enshrines-its-teaching-in-inflexible-laws/14784?utm_source=NewsLetter&utm_medium=Email&utm_campaign=20210819_mailjet

A radical shift away from a Church that enshrines its teaching in inflexible laws

A lay-led initiative to re-define ministry restates that a clerical hierarchy that claims a monopoly of judgment is counter to the teaching of the Gospels

August 18, 2021

By Jon Rosebank

United Kingdom

With the culmination of the Root and Branch Inclusive Synod in Bristol less than a month away September 5-12 there are early indications that the so-called 'Bristol Text' will be both deeply reflective and challenging to the current bishops' position.

The Text will include brief, accessible statements on liturgical ministry, diversity, moral theology, and authority, backed by papers giving it historical and theological depth.

Four international teams of distinguished theologians, jurists and thinkers, both lay and religious, have been meeting to consider the results of the synod's year-long 'journey of discernment.

'Sources close to the process suggest that the Bristol Text will propose a radical shift away from a Church that enshrines its teaching in inflexible laws, towards one that guides and enables the people of God to reflect for itself.

Rather than maintaining the laity in a state of spiritual and moral infancy, the Text will advocate a Church that educates and assists all the people of God to grow in spiritual maturity, able to resolve moral issues in the light of their own prayerful and informed experience, following the example of Christ.

If these suggestions prove accurate, the Bristol Text will encourage a new relationship between clergy and laity.

It will restate the accepted theological fact that the magisterium belongs not to the few but to all, and that a clerical hierarchy that claims a monopoly of judgment is not only counter to the teaching of the Gospels but in fact of very recent origin.

The importance of such a Text would be that it could be put into action straightaway. It would immediately liberate ordinary parishioners from fearful subservience to bishops and parish clergy and at once support direct lay action and education.

Above all, such a Text would offer the Church a resolution to its most pressing current conundrum: how to make its teaching useful in widely differing periods and contexts.

Instead of sclerotic inflexibility and the resulting casuistry, that can discover a loophole for a lapsed prime minister but not a practising parishioner to remarry, the Church will have the opportunity to guide and advise thoughtfully in the light of the love of Christ.

Contradictory responses

The Church would no longer have to ban loving same-sex relationships in country A simply because it would be misunderstood in the entirely different circumstances of country B.

The days would be over when the Church finds itself shockingly obliged for (recent) historical reasons to rule that it is more serious a sin to ordain a woman than sexually to abuse a child.

Insiders within the Root and Branch synod suggest that private approaches to a number of English bishops and Vatican figures have produced contradictory responses.

On the one hand, certain of the bishops have expressed their private support but also the 'fear' that prevents them speaking out.

On the other, several bishops have made it in practice impossible for information about the Synod to reach the parishes. It has left ordinary parish clergy to make uninformed decisions about whether or not the Synod falls within the teachings of the Church.

Meanwhile, every one of the bishops who has replied to their invitation to the Synod's culminating weekend has said that he is 'on holiday' during that particular week in September.

If the Bristol Text turns out to be as radical as early indications suggest, the bishops might reflect that it would have been better to have participated in the process rather than try to keep it at arms' length.

However, vulnerable bishops, parish priests and Catholic theologians may be to censorship, the voices of prominent individuals associated with the synod, such as ex-President of Ireland Mary McAleese, Dame Helena Kennedy, and best-selling American author James Carroll, will not be so easily silenced.

It will make the apparently narrow agenda of the bishops' own synodal consultation of the laity all too starkly clear.

Jon Rosebank was an accredited Methodist lay preacher before becoming a Catholic. For a number of years he wrote homilies for the American Catholic homily magazine Good News. A former fellow of New College, Oxford and BBC Executive Producer, his book Partisan Politics, Looking for Consensus in 18th Century Towns, was recently published by the University of Exeter Press.

Read more at: https://international.la-croix.com/news/religion/a-radical-shift-away-from-a-church-that-enshrines-its-teaching-in-inflexible-laws/14784?utm_source=NewsLetter&utm_medium=Email&utm_campaign=20210819_mailjet


[1] B. Johnson

[2] Avocate , membre de la chambre des lords

Ajouter un commentaire