Préface d'Albert Rouet

Eglise 2030 : quel(s) visage(s)

Extrait de la préface d'Albert Rouet

 

Qu’un groupe de chrétiens examine la situation de son Eglise locale, pose un diagnostic appuyé sur des analyses précises, voilà qui est un signe de conscience, de vitalité et de responsabilité. Ces personnes agissent non pas comme des membres qui appartiennent à l’Eglise par habitude ni simplement pour bénéficier de ses traditionnels services. Elles mettent en œuvre une appartenance dynamique qui les conduit à élargir leurs intuitions à l’ensemble de la situation française. Les comparaisons chiffrées entre différents diocèses ne constituent pas des extrapolations excessives, d’autant que les auteurs reconnaissent la vitalité chrétienne de leur diocèse.

Comme il s’agit de propositions, ce livre appelle à la recherche, au débat, à l’approfondissement. En ce sens, il suppose que le travail effectué localement puisse susciter un examen semblable en d’autres lieux. Il se présente donc comme un appel pour que d’autres chrétiens, ailleurs, s’interrogent aussi sur leur situation afin d’avancer sur des pistes créatrices. Cette ouverture s’appuie sur la conviction, parfaitement fidèle à s. Paul, que les chrétiens étant « membres les uns des autres » (Rm 12, 5), chacun concourt à la construction du Corps du Christ (Ep 5, 16). La démarche des auteurs est donc légitime - ce serait plutôt sa rareté qui poserait problème.

Le propre d’un appel est de susciter un réveil. Il le cherche, il l’espère. Si nécessaire, il le suscite. Pourquoi provoquer un réveil ? Ne suffirait-il pas de reprendre benoîtement, même si l’effort exige bien des suées, ce qui s’est fait hier et qui fascine encore de nombreuses reconstitutions ? Restaurer coûte moins cher que créer ! Deux raisons principales militent en faveur d’un réveil : secouer les habitudes et analyser l’époque actuelle.

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Albert Rouet

Archevêque émérite de Poitiers

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