16 sept. 2019 - Sur la route des vacances… à la recherche des chrétiens : où ? à quelle heure ?
Dans nos villages d’Auvergne, les “fêtes patronales” (où on fête le Saint Patron de la paroisse) rassemblent toutes les générations : messe, cérémonie au monument aux morts, repas et activités ludiques.
Elles relisent l’histoire d’un village.
Elles permettent de faire communauté, de créer un lien social difficile à entretenir dans un habitat dispersé et avec les difficultés de vie de notre époque.
Elles ont - elles avaient - une tonalité chrétienne forte puisque la messe y est (était) célébrée à cette occasion comme point de départ des festivités. De la messe au monument aux morts, puis au repas pris ensemble, on avait là un continuum qui instillait le “saint” dans cette journée.
Avant, mais ça c’était avant, la messe était à 11h, et commençait la journée.
Mais…
Il y a moins de prêtres pour célébrer l’Eucharistie… Et la Basilique du chef-lieu rassemble plus de monde… alors la messe de 11 heure, c’est pour la sous-préfecture ! Dans les villages, ce sera 9h !
Oui, mais !
Cela change toute la donne, détruisant la logique de la journée de fête du village. On sépare complétement le goupillon du sabre. Le religieux de 9 à 10 h et le civil à partir de midi. Que faire dans un village déserté entre 10h et midi ?
Certains rentrent chez eux (les hameaux sont parfois éloignés) pour ne plus revenir : le lien social est rompu.
D’autres ne viennent pas à la messe pour éventuellement se retrouver au repas : le sens communautaire est rompu, et le village un peu plus déchristianisé.
Oui, ces horaires de messe, c’est vraiment un casse-tête !
Faire du nombre avec la basilique ou se rapprocher d’un monde rural qui se déchristianise se sentant abandonné ?
Une autre organisation de ces jours de fête serait probablement possible, par un dialogue entre tous les acteurs.
Et pour cela réfléchir ensemble à leur sens, accompagner la réflexion des organisateurs. Et c’est sans aucun doute à l’Eglise d’en avoir l’initiative ; des solutions pastorales innovantes sont à trouver à la lumière des réalités sociologiques actuelles avec pour point focal ce qui donne sens à nos vies de baptisés : l’annonce de l’Evangile de Jésus-Christ aux plus petits, faibles, ou pauvres d’entre nous.
Zorobabel de Lyon
Zorobabel, le rejeton de Babel (la cité où les hommes ne voulaient qu’un seul langage) est le serviteur qui veut se mettre à la tâche avec courage, même si elle est immense…(livre d'Aggée)
"Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" Apoc 3,16
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